Kossi un temps béni par Sidy Aliou NIASS
بسم الله الرحمان الرحيم
Kossi un temps béni dans la vie de la Fayda Tijaniyya Ahmadiyya Ibrahimyya
Louange à Dieu Le Miséricordieux par essence et par excellence.
Paix et salut soient sur son bien-aimé et sur son dernier prophète, Mohammed, sur les membres de Sa noble famille, sur ses compagnons ainsi que et sur tous ceux qui leur ont emboîté le pas dans la rectitude et la foi.
Chers frères et sœurs, soyez tous les bienvenus.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, permettez-moi d’exprimer au nom de tous les membres de l’Association « Ansaroudine » de France, notre gratitude au recteur de la grande mosquée de paris Cheikh Dalil Boubacar, à l’ensemble de l’équipe bienveillante qui nous a réservé un accueil bien chaleureux. Nos remerciements s’adressent aussi au Cheikh Moussa Touré et à El Hadji Mouhamed Monéyajo qui se sont sacrifiés pour la réussite de cet événement. Nous remercions également notre consul, son excellence Monsieur Adama Sarr dont le soutien dans toutes nos activités nous a été précieux.
Nous sommes heureux d’accueillir Cheikh Mouhamed El Amine Ibrahim NIASS pour la quatrième fois à Paris.
Cheikh Mouhamed El Amine est un soufi au vrai sens du terme. Un cheikh dont la maîtrise de la charia et de la haquiqua aussi bien sur le plan théorique que sur le plan pratique, ne souffre point de doute.
Mais avant l’arrivée de Cheikh Mouhamed El Amine, nous allons tenter d’animer le temps qui nous est imparti par une conférence qui sera animée par un grand savant, et un éminent muqadam qui participe largement à la diffusion du message de Cheikh Ibhahim. Il s’agit de notre oncle Cheikh Ibrahim Mahmoud NIASS (que Dieu lui octroie plus de savoir et une longue vie pleine de santé, de prospérité et de réussite).
Il abordera un thème d’une importance capitale à savoir « l’étape de Kossi dans la vie de la fayda Tijaniyya el Ibrahimmiya ».
En effet, Kossi est l’âge d’or de la fayda, bien que cette dernière conserve pour toujours sa vivacité. Baye Touti nous entretiendra sur Baye à Kossi car c’est là où le Cheikh, entouré par des jeunes gens munis de dévotion et d’abnégation, a pu réaliser dans la Tijaniyya ce qu’aucun autre Khalifa Tijane avant lui n’avait encore fait.
Nous ne connaissons pas avec précision la date de l’installation du Cheikh Ibrahim à Kossi. Mais Selon toute vraisemblance, il s’y est installé après la disparition de son père El Hadji Abdoullah en 1922. Il fut alors chargé par son grand frère Khalifa El Hadji Mouhamed de prendre en charge les élèves de l’école coranique de son père. Il passait la saison hivernale à Kossi avec les dits talibés.
Mais en fouillant dans certains documents, je suis tombé sur une note fort intéressante dans laquelle nous pouvons lire le suivant. Cheikh dit :
أول عام قدمت كوس
بسم الله الرحمان الرحيم ديوان أسامي من لقنتهم الورد الأحمدي : أبو الطاهر ومعاذ بي والحاج جاج ومحمود سيس وإسماعيل وجبل وشغن ودنب بن كنت ومحمد طور والحاج طور أسلك الله بنا وبهم مسلك عباده المقربين وأماتنا وإياهم في الصراط المستقيم وفي طريق أحمد التجاني وكثر سوادهم اطلب ان يكثرهم بجاه رسول الله صلى الله عليه وسلم وكتب إبن الشيخ الحاج عبد الل إبراهيم لا يزال في جلال مولاه يهيم
«L’an premier de mon installation à Kossi, voici le registre des noms des premières personnes que j’ai initiées à la tijaniyya : Abu Tâhir, Mu’adh Baye, El hadji Diagne, Mahmoud Cisse, Ismael, Jabal, Sokhna, Demba bun Kounta, El Hadji Touré, Mouhamed Touré. Que Dieu nous engage tous dans le droit chemin de Ses hommes très rapprochés de Lui et affermisse nos pas dans la Tijaniyya jusqu’à la mort. Que Dieu accroisse leur nombre par la grâce du messager (paix et salut soient sur lui). Ecrit par le fils de El hadji Abdoullah, Ibrahim qu’il reste à jamais émerveillé par la Grandeur de son Seigneur ».
A peine trente ans, Cheikh Ibrahim NIASS déclara la fayda et fut entouré par des disciples dont la moyenne d’âge ne dépassait pas une vingtaine d’années.
Ces jeunes tels qu’Aboubacar NIASS Al Mouthana, Seydy Aly CISSE et Serigne Ousmane NDIAYE, ont joué un rôle prépondérant dans la fulgurante propagation de la fayda. Leurs écrits et leurs correspondances caractérisés par une probité intellectuelle assez précoce, constituent un défi difficile à relever pour des futures générations. Il est tout à fait légitime de s’interroger sur la formation intellectuelle de ces jeunes lieutenants du Cheikh Ibrahim dont le produit scientifique et spirituel interpellent la jeunesse de la fayda sur la lourde responsabilité qui pèse sur leurs épaules. Surtout quand on sait les moyens d’apprentissage furent un luxe réservés à quelques privilégiés bien lotis de l’époque. Ce qui ne fut pas le cas de ces jeunes qui avaient du mal à assurer leurs repas quotidiens.
Nous avons toute l’attitude de penser à ces jeunes lorsqu’on se plonge dans la profondeur du sens de ces poèmes très allusifs du Cheikh Ibrahim:
تذكرت والذكرى تكدر لي المحيا ليالي اجتماع الحي في الحضرة العليا
Je me suis souvenu des nuits de rencontre du quartier à la Station Sublime, mais ce souvenir me trouble la vie.
يحاضرني فتيان صدق قد أخلصوا
إلى الله قصدا لن نموت ولن نحيـــــــــا
Entouré par des jeunes dont le dévouement vers Allah ne souffre point de doute, nous nous sommes adonnés au zikr à tel enseigne que nous ne sommes ni vivants ni morts.
تنازع كأس الذكر أصحاب شيخنا
وذكر رسول الله في أرفه المحيـــــــــــــا
Les disciples de Cheikh Ahmed Tijâni s'arrachent les verres de l’invocation de Dieu ainsi que celle de Son prophète au plus haut rang de la vie.
فطورا لوراد وطورا لصادر
وآونة للحي أحسن به سعيـــــــــــــــــــا
Tantôt nous plongeons dans la Présence Divine tantôt nous campons dans le hadra du prophète et parfois nous restons dans notre station. Que c’est beau cet état dans lequel nous nous trouvons !
نهيم به طورا وطورا بسره
وسر رسول الله طيا علا طيــــــــــــــــــا
Parfois nous sommes épris par la Beauté de Dieu tantôt par celle de son secret, lequel secret nous parcourons étape après étape.
فطه رسول الله مرسل ذاته
نريد فلا سعدى نروم ولا ريــــــــــــــــــــا
L’unique objectif que nous nous fixons est d’être submergés par la beauté de Tâha qui est le seul envoyé de l’Essence Divine, nous ne cherchons ni l’amour de Sou’da (les vanités mondaines) encore moins Rayya (les délices paradisiaques).
ولم لا وعيني قد رأته بيقظة
بحي الذي أهوى مدى الدهر والدنيـــــــــــا
Et pourquoi ne pas se fixer cet objectif, alors que notre oeil véridique l’a vu au près de celui à qui l’on dévoue un amour éternel.
وأيضا أرى عيني تشبه عينه
جمالا فهل تلفى لأحمد من ثنيــــــــــــــا
Et je vois que la manifestation de sa beauté à travers ma personne est telle qu’il devient difficile de faire la distinction entre nos deux personnes. En vérité, tu ne lui trouveras jamais un second ressemblant.
عليه صلاة الحق ما قال مغرم
تذكرت والذكرى تكدر لي المحيــــــــــا
Que la prière d’Allah, Symbole de la Vérité soit sur lui tant que l’amoureux avoue son impuissance face à ses souvenirs qui lui troublent la vie.
Nous pouvons lire dans la correspondance suivante que Cheikh Ibrahim était loin de se procurer les moyens de sa mission universelle. Mais rien ne pouvait résister à sa détermination et à son abnégation. Il tient sa première séance de l’exégèse du Coran à Kossi sans avoir à sa possession un exemplaire du coran commenté sur lequel il voulait se baser pour faire l’exégèse du livre saint.
بسم الله الرحمان الرحيم الحمد لله الذي أنزل في محكم التنزيل وإذ أخذ الله ميثاق الذين أوتوا الكتاب لتبيننه للناس ولا تكتمونه. والصلاة والسلام على من قال من سئل عن مسألة وهو يعلمها فكتمها ألجم بلجام من النار ورضي الله عن الصحابة الذين اجتهدوا في تفسير القرآن ودارسوه فيما بينهم من كبير وصغير وجليل وحقير فلم يغن تفسير ذا عن تفسير ذا. وعن القطب المكتوم الذي درس العلوم طرا والتفسير في حال الصغر.
أما بعد فمن عند الكاتب المحب الحافظ للعهد والود إلى محل والده ومتولي أموره الشيخ الخليفة الحاج محمد بن الحاج عبد الله سلام أسنى وتحية حسنى. موجبه إعلامك بأن رجلا من تلامذتي طلب مني تفسير القرآن فحولته إلى غيري من جملة المفسرين فقال إنه سبق أن نذر أن لا يطلبه من غيري أبدا فقلت له أنا أيضا نذرت أن لا أرد طالب علم ما دمت حيا وليوفوا نذورهم وقد علمت أن ليس للإنسان إلا ما سعى وميراث رسول الله العلم ولذلك تراني لم أتنافس في غيره كلا فكسب العلم وبذله عدتي لنفسي الوازرة إلى الدار الآخرة فانشد بلسان الحال قول إبن جزي :
لكل بني الدنيا مراد ومقصد وإن مرادي صحة وفراغ
لأبلغ في علم التفسير مبلغا يكون به لي للجنان بــلاغ
ولذلك عزمت على التفسير له إن شاء الله وسوف أبتدأ التفسير في يوم الأحد القابل والأمر يومئذ لله بل لله الأمر من قبل ومن بعد فاعلم ذلك وعلمه لأمي وإن أرادت أن تمنعني ذلك فقل لها أني لا مرد لي في ذلك ولا أصغي لنهي ناه أيا كان وأنا معظم لقدرها لكن هذا واجب علي شرعا ولا يستأذن الوالدان في مثل هذا إلا لطلب دعاء صالح في حسن الختام. وهي ربما خافت علي من أمر الحساد فتمنعني لذلك لقول من قال : فظن بسائر الإخوان شرا ولا تامن على سر فؤادا
فلو خبرتهم الجوزاء خبري لما طلعت مخافة أن تكادا.
وقد كتبت إليك قبل أطلب الدعاء وأن تجدد الإذن تبركا. وإن أمكن أن تعيرني كتاب والدي فحسن وإلا فحسن فكلما فعله الجليل فهو الجميل وأنا قائل لك قول الشاعر : إذا جاءك الواشون عني بقرية
لأن بعض الحسدة قلوبهم أعرف ما فيها. فالقلوب الغلاظ لا ينزع الأحقاد منها إلا السيوف الرقاق وأحسن ما يحسن منك أن تنزلوا تفسيري هذا منزلة تفسيركم في الجملة فهو إذا والله لكم وأمنع الوالدة أن تعتبني في هذا ففي المثل كثرة العتاب تفسد ود الأحباب وحسبي الله ونعم الوكيل ولا حول ولا قوة إلا بالله العلي العظيم
وكتب إبراهيم إبن الحاج عبد الله ليلة الخميس لليلتين خلتا من الربيع الثاني في قرية كوص والسلام
De par le nom d’Allah, le Tout Miséricordieux le Très Miséricordieux qui a révélé dans Son Livre saint exempt de déformation : lorsqu’ Allah a pris allégeance de ceux qui ont reçu le Livre de l’expliquer aux gens et de ne pas le cacher. Paix et salut soient sur celui qui a dit : celui qui refuse de répondre à une question de savoir alors qu’il connaît la réponse sera tenu en bride par une corde infernale. Que la satisfaction d’Allah soit sur les compagnons du prophète (paix et salut soient sur lui) qui se sont donnés à l’exégèse du coran ; et ils se sont transmis mutuellement les enseignements sans tenir compte de la différence d’âge ou de classe sociale : adulte, jeune, modeste ou majestueux à tel point que l’exégèse des uns ne s’est pas substitué aux ceux des autres. Que la même satisfaction d’Allah soit sur (qutb el maktum) le pôle caché (Cheikh Ahmed Tijâne) qui, dès son bas âge enseignait toutes les disciplines scientifiques y compris le tafsîr.
Ceci dit,
Salutations distinguées et affectueuses émanant de l'auteur de ce message animé d’un amour indéfectible et toujours fidèle au pacte qui le lie à son homologue et qui éprouve à l’égard du destinataire dudit message la même déférence que celle vouée à on propre père. J'ai nommé le calife El Hadji Mohammed Ben El Hadji Abdoullah, responsable et dépositaire de l’héritage de son feu père, El Hadji Abdoullah.
L'objet de cette lettre est de porter à votre connaissance qu’un de mes disciples m’a demandé de lui faire l’interprétation du Coran. Je lui ai orienté vers d’autres interprétateurs mais il m’affirma avoir formulé un vœu sacré (nadhr) de ne pas soumettre sa demande à d’autres gens en dehors de ma personne. Je lui ai fait savoir que, moi aussi j’avais pris l’engagement de ne jamais éconduire un postulant de savoir le long de ma vie. Accomplissez vos vœux sacrés et je suis persuadé que l’homme ne récoltera que le fruit de ses efforts. Et le savoir est le seul héritage du prophète (paix et salut soit sur lui). A cet effet, je n’ai autre occupation que la divulgation du savoir. L’acquisition du savoir est l’unique viatique pour mon âme bien compromise et fautive. Il me vient à l’esprit les poèmes d’ Ibn Juzey qui disait :
"Tous les fils du monde aspirent à des ambitions et à des objectifs. Quant à moi, mon désir le plus ardent est d’avoir une bonne santé et du temps libre pour pouvoir atteindre un niveau très élevé dans les sciences de la charia qui me permettra d’entrer au paradis".
Voilà pourquoi j’ai décidé de lui faire l’exégèse du Coran. S’il plaît à Dieu, je commercerai ce tafsîr dimanche prochain. Et ce jour-là, le commandement sera à Allah. A Allah appartient le commandement, au début et à la fin.
Je voudrais porter cela à votre connaissance en vous demandant d'en tenir ma mère informée. Au cas où elle chercherait à m’interdire de le faire, je vous prie de lui dire que ma décision est irrévocable et que je ne puis revenir là-dessus. Je ne tendrais oreille à celui qui m’interdit de faire ce travail ou de remettre en cause ma détermination. Je reste très obéissant à son égard et je lui dois une grande estime mais cet engagement est sacré voire même une obligation religieuse. Et que l’autorisation préalable des parents n’est point obligatoire vis à vis des obligations religieuses sauf pour solliciter leur bénédiction afin de mener à bon terme son projet.
C’est l’attitude des envieux qui motive ces craintes et les poussent à vouloir m’interdire d’accomplir cette tâche.
Cette attitude de ma mère ressemble à celle de ce poète arabe qui disait : « soupçonne tout le monde et n’attends que le mal des gens et ne confie jamais tes secrets à qui que ce soit. Bien qu’il soit dans les cieux, l’étoile de jawzâ hésiterait d’apparaître, de crainte d’être victime des complots ».
Quant à vous Khalifa (grand frère aîné de Cheikh Ibrahim NIASS), je vous avais a auparavant adressé un message vous demandant des prières et le renouvellement de mon autorisation en guise de bénédiction. Et si ce serait possible de me prêter le livre de mon père (il s’agirait de jalalayni), je vous en saurai de gré. Au cas contraire ce serait toujours bon. Tout ce que Le Souverain Majestueux décide je l’accepte avec satisfaction. Et je dis ce que disait le poète : si le calomniateur vous apporte des calomnies de ma part ne les écoutez pas, car certains malintentionnés, cachent des mauvaises intentions dans leurs cœurs. Leurs cœurs sont durs et pleins d’envie. Seuls les sabres subtils (sermons) peuvent leur débarrasser de leur haine. Et rien ne m’est plus appréciable que vous considériez mon tafsîr comme votre propre exégèse.
En effet, ce n’est que votre propre réalisation.
Je souhaiterais ardemment que ma mère s’abstienne de me faire des reproches pour avoir pris cet engagement. Le proverbe arabe dit : trop de reproches gâche l’affection des amoureux.
Allah me suffit; Il est mon meilleur garant. Il n’y a pas de moyen ni de puissance que ceux qui appartiennent à Allah.
Ecrit par Ibrahim fils d’El Hadji Abdoullah la veille du jeudi le 02 rab’î eth thanî à Kossi Que la Paix soit sur vous tous.
En fait, la pertinence de leurs idées telle qu’elle se manifeste dans leurs écrits laisse plus d’un ébloui par la précocité de leur maturité intellectuelle ainsi que l’immensité de savoir.
Les opinions se partagent sur les premiers disciples à avoir reçu l’initiation du Cheikh. D’aucuns affirment que Hadji Maabdou Niang, qualifié par Cheikh Ibrahim comme étant le puceau ou le Aboubacar de la fayda fut le premier disciple à avoir eu le fath, tant d’autres sources disent que c’est son jeune frère Aboubacar Al Mouthana dit Serigne Mbaye qui fut le premier initié. Une version affirme que c’est son grand frère Mouhamed el Hady dit Baye Hady qui fut le premier à être initié. Ce dernier selon la dite source disait au Cheikh Ibrahim qu’il était prêt à être ton assistant comme le fut Aaron à coté de Moïse d’autres sources avancent le nom de Cheikh Omar Faye de la Gambie qui fut le premier disciple à avoir l’accès à la connaissance divine après l’apparition de la fayda.
Mais au cours de la troisième décennie du siècle dernier, des disciples venaient de tout bord pour bénéficier de cette manne providentielle.
Nombreux sont les dignitaires de la tribu d’Idou Aly et d’autres grands savants appartenant à d’autres tribus de la Mauritanie qui ont rejoint la Fayda tels que Mouhmmad Ould Nahwi, Cheikhani et Mouhamadou El Mishri et tant d’autres.
Cheikhani en venant s’initier, s’adressait au Cheikh par ces poèmes qui vont suivre :
ألا أسق أومق أمسى دائم الومق من كأس صافية منها سواي ســــقى
فلتسق بعد الظما صهباء صافية يكون شاربها سكران لم يفــــــــــق
صدقت بالفيض مـنك مذ أتيت ولم ينكر لفيضــــك عندي غير شقي
وأنت أصل لدوحة المريد ندى ومن ندى الأصل تلفى كثرة الورق
بحر المياه كفى منه الشراب ومن بحر المعارف لا يكفي سوى الغرق
فا عطف على قلب أمسى اليوم مرتتجا بالفتح عطف بيان منك أونسق
O Cheikh, désaltère un assoiffé qui est devenu laminé par la soif. Une soif qui dure depuis la nuit des temps.
Abreuve-le d’un verre par lequel nombreux de ses prédécesseurs ont étanché leur soif spirituelle.
Abreuve-le, après une longue soif, du pur vin qui le plonge dans une ivresse éternelle.
Nulle doute que tu es le véritable détenteur de la Fayda et quiconque tenterait de mettre en doute la véracité de cette fayda, est voué à la malédiction. Tu es la source abondante pour tout disciple qui cherche à accéder à la connaissance divine.
Un simple assoiffé peut se contenter d’une gorgée d’eau ; tandis que les assoiffés spirituels n’aspirent que la noyade dans la mer du Savoir.
Et voici la réponse du Cheikh à son disciple
فجد صدقا وبالمولى الكريم ثق يا من له كل أصل في العــــــــلا عرق
واعلم بأن طريق الشيخ ضامنة درك الوصول ولوفي آخر الرمـــــــــق
ومدفع الشيخ أعني الفيض من بعد يرمي متى فاض كل الصحب في الغرق
والحب منك دليل الفتح إن فتى مع الحبيب بحال غير مفـــــــــــــــــترق
كذاك من جالس الجذماء خي يجذ م والجليس لأهل الخير غير شـــــــــــقي
لكنما خير باب أنت داخله ذكر الإله بحال الفرد والحـــــــــــــــــلق
والله أسأل للشيخين معرفة يارب فاسقي المنى الشيخي في الطرق
O toi qui rassemble toutes les honneurs de la noblesse familiale, engage- toi avec détermination et sincérité et confie toi à Dieu le très Généreux.
Et sache que la confrérie du Cheikh Ahmed Tijani garantit à tout disciple (sincère et pratiquant le wird avec assiduité) l’accès à la Connaissance divine même s’il y parvient au moment du dernier souffle.
Le canon à longue portée du Cheikh Tijani (autrement dit la Fayda) atteindra les quatre coins du monde. Ceci arrivera au moment où tous les disciples seront submergés par ce flux abondant.
Ton dévouement et ton amour sincère sont la preuve que tu atteindras ton objectif.
Et sois rassuré qu’un amoureux ne sera point séparé de son bien-aimé. Les personnes qui s’aiment mutuellement subiront le même sort. (Il fait allusion au hadith du prophète selon lequel : celui qui aime une personne sera avec lui le jour de la résurrection).
C’est tout comme celui qui côtoie un lépreux ou une personne atteinte d’une maladie infectieuse. Celui-là risque fort la contagion. Le compagnon des gens du bien est épargné du mauvais sort.
Mais la meilleure porte par laquelle tu parviendras à tes fins est de t’adonner au zikr tant individuellement que collectivement.
Et j’implore Dieu qu’il te prodigue une Connaissance sure. O Dieu irrigue la soif de l’homonyme de mes deux Cheikh dans la Tarika. (Il s’agit là des deux Ahmed dont il demande dans l’une des ses prières que Dieu lui fasse héritier du secret de leur initiation).
Cheikhani nous offre un portrait d’une beauté littéraire extraordinaire en nous parlant de ces moments inoubliables de Kossi et il dit :
عجبا دون كوس كيف جلوسي وفؤادي ومن أحب بكوس
فبه كنت مبصرا لحــــــــبيبي من وقوف وماله من جلوس
وبه في مدين قد كان أنسى وإرتياحي وراحتي وأنيسي
فلك النفس يامـــدين فداء وفداء لكوس من كل بوس
Tiens, pourrais- je être tranquille alors que mon bien aimé se trouve à Kossi ? C’est là ou je le voyais debout toujours en mouvement. Je ne serai en quiétude qu’en le voyant à cet endroit ou à Médine. Je donnerai ma vie pour Kossi et Médina.
En fait, l’étape de Kossi est d’autant plus béni que Cheikh Ibrahim nous dit qu’il a vu à maintes reprises le Cheikh Ahmed Tijani (Que Dieu soit satisfait de lui) lui recommandant de retourner à Kossi. Et Cheikh Ibrahim d’ajouter qu’il ne pense pas que Cheikh Ahmed tijani veuille qu’ils retournent à Kossi mais qu’il continue à conserver les mêmes qualités morales et spirituelles comme au temps de Kossi.
Je veux terminer cette introduction par l’anecdote suivante : Cheikh nous dit :
ليلة 29 ذي الحجة 1385 رأيت رسول الله صلى الله عليه وسلم جاءني وأنا في كوس شق طريقه من بستاني جالك ونزل في بيت أبي في كوس معه أبوبكر وناما على فراشي ثلاثة كان الثالث خادمهم ومكثا معي أياما وأنا في خدمتهم وفي سرور منقطع النظير إلخ والحمد لله رب العالمين وصلى الله على سيدنا محمد
« La nuit du vingt-neuf dhul hija 1385 /20/04/1966 j’ai vu le prophète (paix et salut soient sur lui) en rêve. Il est accompagné de Seydina Aboubar es Sidiq et ils sont passés dans mon champs de thialang, et je les accueillis comme hôtes dans la chambre de mon père à Kossi. Nous étions trois dans la dite chambre pendant plusieurs jours et j’étais dans une joie inconcevable. Alhamoudou lilahi rabbi al âlemine que paix et salut soient sur le prophète. Et il conclut le récit par la composition de son fameux qasida qui se trouve dans son dîwân de sayroul qalb bi mahil moustapha el hbbi ila hadrat er rabi.
يؤم ركابي مهبط الوحي ملتقي كتائب دين الهاشمي الذي إنتقى
Ma caravane se dirige vers les lieux de la descente de la révélation, lieux de rencontre des bataillons de la religion du Hachimite, le meilleur des créatures.
Je peux affirmer sans risque de me tromper que ce temps béni de Kossi existe encore pour ceux qui aspirent à hériter les maqamat (les degrés) de ces gens précédemment cités à savoir : Serigne Mbaye, Cheikh Omar Touré, Cheikh Ousmane Ndiaye ou encore son Khalife El Haddji Ma Abdou Niang et Serigne Ibra Fall. Ce dernier m’a dit qu’il était lui-même et Serigne Ousmane Ndiaye avec Cheikh Ibrahim bien avant l’apparition de la Fayda. Nous pouvons, à coup sur, devenir, par l’aide de Dieu, leurs véritables héritiers spirituels si nous leur emboitons le pas. Ne nous disons jamais que cette époque est révolue et ne se répétera jamais. Rappelons nous du verset suivant dans lequel Allah nous dit : Si Nous abrogeons un verset quelconque ou que Nous le fassions oublier, Nous en apportons un meilleur, ou un semblable. Ne sais-tu pas qu'Allah est Omnipotent?
Seydy Aly Abdoullah Ibrahim Niass dit Serigne Aliou |